Jean-Claude Gallotta à la MC2 : « J’ai voulu offrir une danse aux cinéastes »
Quel est le premier lien que vous avez eu avec le cinéma ?
J.-C.G. Mon père nous emmenait souvent au cinéma et c’est le premier lien que j’ai eu avec la culture. Dans un milieu populaire, le cinéma c’est vraiment la grande culture pour tous. À Grenoble, on allait au Pax, au Duo, au Lux, au Gaumont, à l ’Éden… Le cinéma était d’ailleurs tellement important dans ma vie que jusqu’à l’âge de 20 ans, je n’avais pas vu de danse autrement qu’au cinéma. Les seules étaient dans les comédies musicales de Gene Kelly, Fred Astaire…
Le cinéma vous a immédiatement fasciné ?
J.-C.G. Je trouvais que c’était l’art total. Au cinéma, on voyage, on entend des langues différentes, on va dans un autre pays, on voit plein de gens différents. Il y a de la musique, des textes… Tous les sens sont convoqués. Dès mon plus jeune âge, j’ai trouvé que c’était l’art suprême.
Le dauphiné Libéré, 5 juin 2025
Interview : Jean-Claude Gallotta : "Le cinéma est une fenêtre sur le monde"
Quelle place occupe le cinéma dans votre vie ?
J.-C.G. Une place énorme ! Pour moi, venant d’un milieu populaire, le cinéma représentait l’évasion et la culture. Il me donnait des références pour des lectures, pour de la musique et des pays. C’était vraiment une fenêtre sur le monde.
En quoi est-ce une source d’inspiration ?
J.-C.G. Quand j’ai appris la danse, tardivement, à 22 ans, je ne connaissais pas trop les chorégraphes. J’ai donc essayé d’appliquer ce que j’avais vu au cinéma. Par exemple, le néoréalisme italien utilise des non-professionnels, des vieux, des jeunes… Pourquoi ne pas faire la même chose dans la danse ? C’était assez révolutionnaire, car à l’époque, les danseurs devaient être jeunes et beaux. J’ai apporté cette dimension plus humaine.
Quels sont les liens qui unissent cinéma et danse ?
J.-C.G. La dramaturgie, c’est-à-dire la manière de créer quelque chose qui dure une heure ou plus. Dans Cher cinéma, nous avons fait les choses simplement : le plateau est nu, comme un écran. Mais il y a les lumières qui permettent des variations, tandis que la musique aide à passer d’un plan à l’autre.
Les Affiches de Grenoble, 29 mai 2025
Cher Cinéma ou une invitation à un voyage dansant au coeur du cinéma. Douze tableaux, douze rencontres, douze hommages, douze émotions. Fellini, Anne-Marie Miéville, Bertrand Blier, Léos Carax, Nanni Moretti, Patrice Chéreau... entre autres ont marqué Jean-Claude Gallotta et influencé son travail. « Je voulais rendre hommage au cinéma, qui est pour moi un modèle artistique », confie le chorégraphe. Une ambition vertigineuse tant le 7ème Art est vaste. « Je me suis rappelé que j’avais rencontré de nombreux cinéastes. J’en ai sélectionné douze et j’ai décidé de raconter notre rencontre à travers la danse. Chaque tableau est une réinterprétation chorégraphique de l’univers du cinéaste, mais sans tomber dans l’illustration. C’est une danse inspirée de leur âme, de ce qu’ils m’ont transmis ».
L’Antibois, mars 2025
Ce spectacle du si sensible chorégraphe nous emporte loin (...) la symbiose des interprètes est frappante. Ensemble, ces femmes et ces hommes vibrent d’une pulsation aussi organique (...) Cher Cinéma s’appuie aussi sur de très beaux moments. Comme cette évocation de la mort de Jean-Luc Godard, ou le danseur et la danseuse se tiennent suspendus au ras du sol pour tourner ensemble avec une extrême lenteur. (...) la danse du chorégraphe faite de gestes volatils, d’attentions à l’autre, d’accélérations détonnantes ou de relâchements sensuels, est contemporaine depuis longtemps...
Télérama, le 1 er mai 2025
Dans le cadre de la 13e édition du festival parisien Séquence Danse au 104, Jean-Claude Gallotta nous livre un hommage touchant, élogieux, mais sobre, au 7ème Art, à travers sa toute dernière pièce, Cher Cinéma. Une heure de témoignages intimes, construits tel un puzzle et traversés par l’ardeur de sa danse si particulière, si intarissable.
(...)
Un flux fugitif de mouvements qui s’envole vers un autre univers pulsatile. Plan séquence, travelling, gros plan sur neuf danseurs et danseuses en costumes-cravates et chemises blanches, qui sont étonnement imprégnés de cet élan gallottien, aussi primesautier qu’ardent. Entre ensembles et duos, ils et elles envahissent tout l’espace de grands-jetés fougueux et tours attitudes convulsifs. La troupe s’agglutine et s’éclate, les lignes se confondent tout azimut mais en harmonie, mêlant précision et sensibilité.
(...)
Le caressant langage gallottien gambade aisément, allant même jusqu’à accentuer les bouts des doigts de ses interprètes, éclairés en gros plan par des lampes de poche. Le fringuant chorégraphe, tout sauf artificiel, nous prouve une fois de plus que l’audace n’a pas d’âge. Cher Jean-Claude Gallotta, ce que j’ai appris de vous… de la justesse !
Resmusica, le 26 mars 2025
Le conseil culturel sans algorithme de Jean-Claude Gallotta.
Dans sa sélection, musique, cinéma, livre, théâtre… Michka Assayas - Le Nouveau dictionnaire du rock ; Samuel Beckett - Soubresauts ; Brian Eno et David Byrne - My Life In The Bush Of Ghosts ; Gilles Perret - La Ferme des Bertrand ; Katell Quillévéré - Suzanne ; Erwan Le Duc - La Fille de son père ; Nadège Trebal - Douze mille ; Maybe Merlin - Life Is a Trampoline ; Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan - Les Gros patinent bien ; Strigall Antoine Strippoli - Seun Hey Shoot ; Valérie Perrin - Changer l’eau des fleurs.
Vive la culture, le 21 mars 2025
Cher Cinéma ouvre magistralement la 13e édition du festival Séquence Danse, temps fort chorégraphique initié par le Centquatre-Paris. Jean-Claude Gallotta y rend un hommage franc et intime aux rencontres de cinéma qui ont jalonné son parcours, déploie une amplitude électrique et se renouvelle une fois de plus avec une vibrante ardeur.(...)
SceneWeb.fr, le 20 mars 2025
Jean-Claude Gallotta nous régale avec une chorégraphie dynamique pleine d’énergie et de créativité. Des mouvements à l’unisson impeccables, des duos sensibles et dynamiques et une créativité sans cesse renouvelée. Il capte l’énergie de la rencontre qu’il raconte et la retranscrit en mouvements. Il transfigure son souvenir pour créer une chorégraphique originale.(...)
Il y a de l’art là-dedans, comme l’a dit Godard après une représentation d’un spectacle de Jean Claude Gallotta et oui assurément, et pour notre plus grand plaisir…
Arts-Chipels.fr, le 21 mars 2025
Jean-Claude Gallotta invité à Culturebox, le show.
Culturebox, le show le 17 mars 2025
Jean-Claude Gallotta invité à France Culture - Plan Large d’Antoine Guillot.
France Culture, le 15 mars 2025
Le festival s’ouvre d’abord sur la nouvelle création de Jean-Claude Gallotta, unique occasion qu’il faut saisir afin de voir cet hommage du chorégraphe au cinéma cette saison en Ile-de-France. Cher Cinéma porte bien son nom : dès les années 80, les films et collaborations avec des artistes du 7e art n’ont cessé chez le chorégraphe, que ce soit pour ses propres réalisations, ou en travaillant auprès de Claude Mouriéras, Raul Ruiz, ou Bertrand Blier. Même son écriture chorégraphique, depuis Ulysse, porte les traces de cet amour du cinéma, qu’il réinvestit ici dans une pièce pour neuf danseurs et danseuses.
La Terrasse, février 2025
Le jeu est dynamique et dans la salle nous aimons quand l’ensemble se groupe, traversant la scène en une gestuelle synchronisée, cadrée au millimètre près (...) Le mouvement de la vie en quelque sorte avec en plus l’harmonie, la beauté, la sensualité et la précision du geste.
L’Hebdo 18, le 28 novembre 2024
Jean-Claude Gallotta leur dédie des lettres intimes et poétiques, racontant en voix off souvenirs et anecdotes, faisant de la danse un cadeau personnalisé pour chacun.
Le Berry Républicain, le 21 novembre 2024
Une chorégraphie envoutante et nerveuse de plus d’une heure, qui paraît si évidente dans toutes ses gestuelles et tous ses déplacements, alors qu’il n’en est rien et qu’il faut aux neuf danseurs et danseuses ne pas se perdre dans les labyrinthes et méandres inventés pour eux. Toutes et tous possèdent le même désir et plaisir de les parcourir passionnément au fil des mots puis des rythmes, sans jamais perdre le souffle ni le dynamisme. Un superbe spectacle.
Musicologie, le 6 novembre 2024
Journal Télévisé de France 3 Alpes Ici 19/20 du vendredi 25 octobre
■ O-F : Vous dites que votre seule école a été le cinéma ?
■ J.-C. G. : Venant d’une famille d’immigrés et d’ouvriers qui était très éloignée du monde de la culture, c’est réellement le cinéma qui m’a permis de devenir celui que je suis. Je me suis beaucoup nourri, j’ai beaucoup voyagé grâce au cinéma car c’est l’art le plus immédiat, le plus accessible. La littérature aussi m’a nourri mais comme je ne viens pas du monde de la danse, j’ai fait des études d’art, c’est par le dessin et le cinéma que je suis arrivé dans la danse. Je reste passionné de cinéma, je suis comme les collectionneurs fous, j’amasse des livres sur le sujet et j’aurais rêvé d’être critique de cinéma. Aujourd’hui encore j’écris des notes et des analyses sur chaque film que je vois.
Ouest France, le 22 octobre 2024
Dans les années 80-90, j’avais le vent en poupe et la nouvelle danse contemporaine française était à la mode, il y avait une sorte d’effervescence, qui intéressait les cinéastes. Grâce à cela, j’ai fait des rencontres humaines extraordinaires, avec Jean-Luc Godard, Federico Fellini, Raul Ruiz, Claude Mouriéras, même si beaucoup de projets ne se sont pas réalisés. C’est pourquoi ce spectacle est une sorte de lettre hommage dans laquelle je raconte tous ces souvenirs, ces anecdotes en voix off. Et à partir de ce point de départ, je propose une danse comme une offrande secrète, comme un bouquet. Il n’y a pas d’image projetée, la composition se garde d’imiter la musique de film, mais nous essayons de faire entendre un « son cinéma ». Quant à la lumière, Manuel Bernard a quasiment filmé avec sa lumière, dans sa façon de caresser les corps, tout en maîtrisant un rythme, comme un flux qui donne vraiment une impression de saisissement, d’éblouissement. C’est une pièce très intime, très poétique, qui permet d’entrer dans un autre univers. Il n’y a aucune illustration, tout est dans l’évocation de notre métier, de la nuit, de fantômes, qui ne font pas peur mais nous accompagnent. Ainsi s’immiscent du désir, du charnel et du spirituel. Et de la douceur dans ce monde chaotique. »
La Terrasse, le 22 octobre 2024
Cher Cinéma est alors une évocation. Une remembrance. Avec des corps, des mots, des mouvements, des lumières (...) Un peu à la manière de ces fresques antiques qui s’effacent trop vite au contact de l’air (Roma de Fellini), Cher Cinéma est une danse qui connait sa propre fugitivité. Dans les plis de sa mémoire, le grave et l’ironique se liguent sur la scène pour résister aux assauts du présent. Où il se change, si possible et sans faillir, en un bel aujourd’hui.
SceneWeb.fr, le 8 septembre 2024
Danse : les spectacles les plus attendus de la rentrée 2024
« (…) aimant les mots presque autant que les mouvements, Jean-Claude Gallotta prend ici la peine d’écrire des lettres à Fellini, Carax, Godard, Miéville, Guédiguian, Chéreau ou Moretti.... Comment la danse répondra-t-elle à chacun de ces univers ? (...) Parions que dans leurs costumes noirs (comme souvent), ses talentueux complices vont relever le défi ».
Télérama, le 06 septembre 2024
C’est un nouveau spectacle autour du 7e art que le chorégraphe Jean-Claude Gallotta a imaginé pour enchanter l’automne de la danse.
La Croix, le 29 août 2024
Jean-Claude Gallotta livre une véritable lettre intime adressée aux cinéastes par neuf danseurs virtuoses, une pièce à ne pas manquer.
Fréquence Sud, le 30 juillet 2024
MD : Comment est né le projet de "Cher Cinéma" ?
J.-C.G. : C’est un hommage aux cinéastes que j’ai croisés dans ma vie. Et moi, j’aime bien les hommages, ça me booste, me donne une impulsion pour pouvoir parler des choses. Ça me permet de tremper ma danse, qui est spécifique, abstraite et singulière, dans d’autres univers. J’avais déjà rendu hommage au rock avec
My Rock (2015),
My Ladies Rock (2019) et je voulais honorer le cinéma. Mais au départ, c’était un océan, ça m’a fait peur. Alors je me suis souvenu de mes rencontres avec des cinéastes... J’en ai réuni douze,avec qui j’ai fait des projets (qui ont abouti ou pas), que j’admire. Comme Fellini, Bertrand Blier, Claude Mouriéras, Anne-Marie Miéville, Nanni Moretto, Robert Guédiguian, Raul Ruiz, Léos Carax, Jean- Luc Godard...
MD : Quelle forme prendra cet hommage ?
J.-C.G. : En fait, je leur parle. Je leur ai écrit une lettre où je leur parle intimement, pour rappeler ce qui s’est passé entre nous et , à la suite de ça, j’offre une danse. Comme un cadeau personnalisé. Je ne fais pas d’illustration de son œuvre ou d’un film. c’est vraiment un rapport humain. Même si beaucoup ont disparu, comme Patrice Chéreau que l’on travaille cette semaine, je raconte notre rencontre en voix off, et les deux danseurs lui offrent leur danse.
Midi Libre, le 22 février 2024
Jean-Claude Gallotta, accompagné par les danseurs du Groupe Émile Dubois, se penche sur les grands noms de la pellicule qui ont marqué son cheminement artistique.(...) Une sortie de résidence pour une première ébauche chorégraphique sans frontières.
Midi Libre, le 19 février 2024