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Mammame (re-création)

Note d’intention

L’histoire vient de cette tournée à Montréal ou décors et costumes n’étant pas arrivé à temps, toute la compagnie est allée précipitamment dans un surplus américain pour se fournir en shorts et débardeurs.
Le soir sur le plateau dans cette nouvelle interprétation « dépouillée » de Mammame.
C’est cette version que nous avons transmise au Ballet de Buenos Aires et que nous aimerions reprendre aujourd’hui avec la compagnie.
Puisse la « Cabascholle* » illuminer toujours nos influences et nous imprégner de poésies extractantes.
« *Comme je l’ai déjà écrit, la Cabascholle est sur le plan théorique une des façons de libérer la danse de la chorégraphie. C’est aussi en langage MAMMAME, La danse du courage, de l’espièglerie et de l’inter détermination absolutiste. »
Jean-Claude Gallotta
Octobre 2002

A propos de Mammame
« En danse, dit le chorégraphe, certains d’entre nous aiment quand on leur raconte des histoires, d’autres pas du tout. »
Mammame semble permettre cette approche. A travers l’histoire de la tribu des Mammames, il est possible de (se) raconter une histoire. Jean-Claude Gallotta le fait. « Une garnison mammame, dans le désert d’Arkadine, le 20 juin d’une années bissextile. La danse s’ouvre sur la chute d’un homme... ». Il y a là le lutin Kröll, la sorcière Nizza. Sorte d’espèce en voie de disparition, les Mammames dansent le Cabascholle.
Mais ceux qui préfèrent les jeux du corps et de l’abstraction, de sons et de sens, verront d’abord dans le mot de Mammame une sorte de chenille phonétique à douze jambes. Ce mot rampant, interminable (Mammamemammamemammame...) rappelle que toute danse prend sa source au sol.
Comme toute les chenilles, on en cherche la tête et la queue, Mammame est une larve palindrome dont on mastique le nom plutôt qu’on le prononce.
Ainsi débarrassée de la charge de porter du sens, cette succession de lettres peut être comprise comme une simple onomatopée qui rappelle que la bouche, les lèvres, les cordes vocales, le larynx, jusqu’aux sons sont également chorégraphiés. Même empêché de donner accès à la moindre évocation, le titre Mammame dit la danse. Prononcez-le, et déjà quelque chose en vous se met à danser. Mâchez-le et vous esquissez avec vos lèvres quelque chose de l’ordre du mouvement chorégraphique. En donnant au spectateur ce titre à se mettre en bouche, le chorégraphe ne lui donne pas la clé, qui entend aider humblement à reconstituer en nous la part humaine que notre indifférence coupable au monde dévitalise chaque jour un peu plus.
Claude-Henri Buffard
Texte écrit pour la recréation de Mammame en 1998