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Faut qu’je danse !

Le dernier solo de Jean-Claude Gallotta à Grenoble remonte à 1983. Il s’intitulait Hommage à Yves P. Depuis, on a aperçu le chorégraphe soliloquant, chantant, pirouettant, mais toujours au milieu de ses danseurs, dans des Gens qui dansent, dans Cher Ulysse ou dans les Chroniques chorégraphiques, arrangeant, dérangeant, zébrant les mouvements d’ensemble de ses sautillements et de ses bonds simplement suggérés.

Avec  Faut qu’je danse !, Jean-Claude Gallotta se souvient de la genèse de Daphnis é Chloé, le trio qu’il créa en 1982, et qu’il précède aujourd’hui sur la scène. Il convoque ses souvenirs, en vrac, le Festival d’Avignon, le monde de ces années-là, la Première à Paris annulée à cause d’une blessure de sa danseuse, Mathilde, ou encore la critique de l’écrivain Hervé Guibert, un très beau texte sur la danse contemporaine, intitulé « Racheter la mort des gestes ».

Au moment où, en 2011, trois jeunes danseurs reprennent Daphnis é Chloé, juste avant qu’ils n’entrent en scène, Jean-Claude Gallotta vient à son tour « racheter la mort des gestes », il y vient seul, à mains nues, entêté comme un enfant.

Un solo où le chorégraphe ne retient ni ses souvenirs ni son souffle ; un solo comme un acte de fidélité à la vie, indéfectible. Claude-Henri Buffard - Mars 2010