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Chroniques chorégraphiques – saison 1

Note d’intention

Après Cher Ulysse en octobre et avant le Maître d’amour en juin, Jean-Claude Gallotta et son Groupe Emile Dubois continuent leur travail de défricheurs de nouveaux espaces chorégraphiques. Après s’être confrontée au rock (My rock) à la musique classique (Bach danse experience), la Compagnie change de tempo. La structure même de la pièce donne le rythme : les Chroniques chorégraphiques sont un genre à part, un voyage, où la scène tient lieu de route, appelons ça un stage movie.

Un spectacle fait de rencontres. Un chapelet de rencontres. Nous y avons convoqué ceux qui dansent bien sûr mais aussi ceux qui passent, et ceux qui pensent. Nous les avons mis ensemble sur la scène, pour voir. Il y a aussi ceux qui osent et ceux qui glosent, en duo pourquoi pas. Une succession de séquences, souvent courtes, qui, rassemblées, essaient de dire un état du monde. Enfin, du monde, de ce que nous pouvons modestement en percevoir à travers la vitre du studio ou parfois de quelques hublots ; de ce que nous en comprenons, avec nos gestes, nos mots et nos musiques. Ce sont des extraits de notre livre de bord, de nos carnets de route. Ce sont nos réactions, parfois immédiates, à l’actualité. Avec Jean-Claude Gallotta au scratch et aux platines, voici le Petit cabaret des séquences réactives. Ces Chroniques chorégraphiques sont pour la Compagnie une façon différente d’être à la scène, plus libre encore, parfois plus improvisée. Avec des audaces, des incongruités, des raretés, des morceaux de bravoure, des interpellations. Il y a du politique, du pathétique, du pas trop triste, de l’incorrect, du gravissime. Il y a également des invités, disons le mot, des guest plus ou moins stars, de toutes disciplines, selon l’humeur du soir.

En cette fin de première décennie, l’art chorégraphique de Jean-Claude Gallotta a envie de se brûler les ailes aux feux de l’époque, entrer en contact plus directement avec elle. Au troisième millénaire, au petit monde occidental, la danse va dire deux mots. Et trois gestes.

Chorégraphier comme radiographier, pour essayer d’apercevoir, sous le fatras opaque d’images et de mots dressés entre nous et le réel, quelques mouvements qui témoigneraient de la présence de la vie, rassurante et résistante.

Claude-Henri Buffard Mai 2008